Mémoires de l'Institut Fondamental d'Afrique Noire. N° 80
Dakar. 1968, 1970, 1975. Trois Tomes. 2377 pages
Ce travail étant étranger à la linguistique nous avons voulu utiliser une transcription phonétique aussi simple que possible. La majorité des mots rencontrés appartenant aux dialectes de la langue manding (malinké, bambara, dyula) nous nous sommes inspirés du système préconisé par R. Colis et qui était initialement destiné à l'enseignement dans les écoles du Sénégal (Littérature africaine d'aujourd'hui et de demain — A.D.E.C. — 1965). Nous ne l'avons cependant pas suivi partout, estimant qu'il n'y a pas lieu de proscrire systématiquement les digraphes A l'exception de ceux-ci, toutes les lettres ont droit naturellement à une prononciation distincte.
Nous avons renoncé à transcrire les tons, ce qui est fort regrettable, même pour le manding car les travaux de M. Houis démontrent actuellement, contre l'opinion reçue, qu'ils jouent dans cette langue un rôle considérable. Les accents, rendus ainsi disponibles, ont servi à marquer l'ouverture du e.
Les consonnes éjectives glottalisées, qui n'apparaissent ici qu'en Peul, ne sont pas notées.
Les termes africains ne sont indiqués en italique qu'à leur première apparition dans le texte ou si l'attention veut être appelée sur eux. Les noms et termes africains sont toujours donnés sous une forme invariable: un dyula — des dyula — les coutumes dyula.
Un certain nombre de noms et termes africains ont été considérés comme francisés et subissent en conséquence les flexions normales: on écrira donc des Peuls, des Toucouleurs, des tatas, des boubous, des sofas, etc... Cette règle a été adoptée chaque fois que la forme authentique, justifiable d'une transcription phonétique s'est trouvée très différente du nom entré dans l'usage.
Dyula étant une forme authentique, nous n'avons pas utilise la transcription française dioula. Ce mot désignant dans l'Ouest un groupe professionnel et dans l'Est une ethnie a été pourvu d'une majuscule dans le premier cas mais non dans le second. On ne s'étonnera pas de lire « les Peuls et les dyula ». Malinké et Bambara sont considérés comme invariables, par exception, bien qu'ils soient distincts des formes authentiques Maninka et Bammana.
Nous avons donné des majuscules à des termes comme Forêt ou Côte (Côte des Rivières ou Côte d'Ivoire) chaque fois qu'ils servent à désigner une région spécifique et à plus forte raison une réalité sociologique distincte. Il en va de même pour Noirs et Blancs qui désignent ici comme Africains et Européens des groupes humains nettement affrontés. Dans un souci de clarté, les noms africains les moins fréquents ont été pourvus d'une majuscule même s'ils sont employés comme adjectifs: les villages Dã.
Le genre des cours d'eau pose toujours les mêmes problèmes. Il est absurde de parler du Baulé d'une part, de la Bagoé d 'autre part alors qu'il s'agit de deux fleuves d 'importance analogue et dont les noms sont formés sur la même racine ba (fleuve)
Très empiriquement nous avons réservé le féminin aux petits cours d'eau, considérés comme des rivières (mais le mot marigot est masculin) et le masculin aux fleuves, classés d'après leur importance et non d'après leur relation avec la mer. La Mellacoré se jette dans l'Atlantique mais ce n'est qu'une rivière.
Nous n'avons donc pas hésité à violer des habitudes vicieuses, ce qui nous a parfois permis de revenir à un ancien usage fâcheusement abandonné. C'est ainsi que nous traitons le Comoé au masculin comme le faisait Binger. On ne s'étonnera donc pas de lire le Falémé, le Bagoé, le Makhona, le Lofa, le Séwa et le Rokèl.
Nous n'avons maintenu le féminin pour les fleuves que là où l'étymologie latine du nom le rendait indispensable comme c'est le cas de la Volta, ou quand nous négligeons entièrement la forme africaine. par exemple pour la Grande et la Petite Scarcie.
Parmi les noms de lieux, nous avons admis la transcription officielle française ou britannique pour les capitales ou chefs-lieux des circonscriptions qui existaient en 1960. On lira donc Touba et non Tuba, Boundiali et non Piñtyali.
Pour toutes les autres agglomérations, comme pour les accidents du relief ou les noms ethniques, nous avons transcrit aussi exactement que possible la forme autochtone. Dans tous les cas où cette forme s'écarte sensiblement du nom porté sur les cartes utilisées, ce dernier a été indiqué en note avec toutes les indications nécessaires pour une localisation exacte.
Notre étude a été généralement menée du point de vue de Samori, c'est-à-dire d'un milieu de langue malinké. Chaque fois cependant que nous avons eu à envisager le point de vue d'ethnies allogène : Sénufo ou Dã, par exemple, les noms de lieux ont été donnés dans leur forme autochtone. L'équivalent malinké ou administratif étant donné en note. C'est ainsi qu'il sera question de Soloka'a et non de Siraso, transcription phonétique du nom dyula que l'administration écrit Siraso (Khorogo).
Toutes ces règles ont été appliquées en tenant compte d'un petit nombre d'exceptions qui répondent à des usages bien établis, mais on trouvera toujours alors une mise au point en note. C'est ainsi que je parle de Kong et non de Kpon, bien que ce centre n'ait été érigé en sous-préfecture qu'après 1960.
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