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Histoire et Tradition Orale


Djibril Tamsir Niane
Soundjata ou l'épopée mandingue
Paris. Présence africaine. 1960. 212 pages


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Le retour

Chaque homme a sa terre: s'il est dit que ton destin doit s'accomplir en tel pays, les hommes n'y peuvent rien. Mansa Tounkara ne pouvait pas retenir Soundjata car le destin du fils de Sogolon était lié à celui du Manding. Ni la jalousie d'une marâtre, ni sa méchanceté, n'ont pu modifier un instant le cours du grand destin.

Le serpent, ennemi de l'homme, n'a pas longue vie, mais le serpent qui vit caché mourra vieux à coup sûr. Djata était de taille maintenant à affronter ses ennemis. A dix-huit ans il avait la majesté du lion et la force du buffle. Sa voix était l'autorité, ses yeux étaient des braises ardentes ; ses bras étaient de fer : il était l'homme du pouvoir

Le roi de Mema Moussa Tounkara donna à Soundjata la moitié de son armée ; les plus vaillants se désignèrent d'eux-mêmes pour suivre Soundjata dans la grande aventure ; la cavalerie de Mema, qu'il avait formée lui-même, constitua son escadron de fer. A la tête de sa petite, mais redoutable armée, Soundjata, habillé à la manière musulmane de Mema sortit de la ville. La population entière l'accompagnait de ses voeux. Il était entouré des cinq messagers du Manding. Manding Bory chevauchait fièrement à côté de son frère. Les cavaliers Memaka formaient derrière Djata un escadron hérissé de fer. La troupe prit la direction de Wagadou. Djata n'avait pas suffisamment de troupes pour s'opposer directement à Soumaoro, aussi le roi de Mema lui conseilla-t-il d'aller à Wagadou prendre la moitié des hommes du roi Soumala Cissé. Un courrier rapide y avait été envoyé ; aussi le roi de Wagadou vint lui-même à la rencontre de Djata avec ses troupes. Il donna au fils de Sogolon la moitié de sa cavalerie et bénit les armes. Alors Manding Bory dit à son frère :
– Djata, crois-tu pouvoir affronter maintenant Soumaoro ?
– Si petite que soit une forêt, dit Soundjata, on y trouvera toujours suffisamment de fibres pour lier un homme. Le nombre n'est rien, c'est la valeur qui compte. Avec ma cavalerie je me frayerai une route jusqu'au Manding.

Djata donna ses ordres : on se dirigerait vers le sud en contournant le royaume de Soumaoro ; le premier but à atteindre était Tabon, la ville à la porte de fer au milieu des montagnes. Soundjata avait promis à Fran Kamara qu'il passerait par Tabon avant de rentrer au Manding. Il espérait trouver son camarade d'enfance devenu roi. Ce fut une marche forcée ; aux étapes, les marabouts Singbin Mara Cissé et Mandjan Bérété racontaient à Djata l'histoire du roi Djoulou Kara Naini et de plusieurs autres héros, mais entre tous Djata préférait Djoulou Kara Naini, le roi de l'or et de l'argent qui traversa le monde d'ouest en est. Il voulait surpasser son modèle par l'étendue de ses terres et les richesses de son trésor.

Cependant Soumaoro Kanté, qui était un grand sorcier, sut que le fils de Sogolon s'était mis en marche et qu'il venait réclamer le Manding. Les devins lui dirent de prévenir le mal et d'attaquer Soundjata ; mais la fortune aveugle l'homme. Soumaoro s'occupait de battre Fakoli, son neveu révolté qui lui tenait tête. Avant que d'avoir livré la bataille, le nom de Djata était déjà connu dans tout le royaume. Ceux de la frontière de l'ouest qui avaient vu son armée descendre vers le sud répandaient des bruits extraordinaires. Monté sur le trône cette année-là, Fran Kamara, l'ami de Djata, s'était révolté à son tour contre Soumaoro. A la politique de sagesse du vieux roi de Tabon, Fran Kamara substituait une politique belliqueuse. Fier de ses troupes et surtout stimulé par l'arrivée prochaine de Soundjata, Fran Kamara, que l'on appelait maintenant Tabon Wana (le terrible de Tabon), avait lancé l'appel à tous les forgerons et Djallonkés montagnards.

Soumaoro envoya un détachement avec son fils Sosso-Balla pour barrer la route de Tabon à Soundjata. Sosso-Balla avait à peu près le même nombre d'années que le fils de Sogolon. Prompt, il vint placer ses troupes à l'entrée des montagnes pour s'opposer à l'avance à Djata vers Tabon.

Le soir, après une longue journée de marche, Soundjata arriva devant la grande vallée qui conduit vers Tabon. Elle était toute noire d'hommes. Sosso-Balla avait disposé ses hommes dans toute la vallée, quelques-uns étaient placés sur les hauteurs qui dominaient le passage. Quand Djata vit la disposition des hommes de Sosso-Balla, il se tourna vers son état-major en riant.
– Pourquoi ris-tu, frère, tu vois bien que la route est barrée.
– Oui, mais ce ne sont pas des fantassins qui peuvent m'arrêter dans ma course vers le Manding.

Les troupes s'arrêtèrent. Tous les chefs de guerre étaient d'avis qu'on attende le lendemain pour livrer bataille car, disaient-ils, les hommes sont fatigués

– La bataille ne sera pas longue, les hommes auront le temps de se reposer : il ne faut pas laisser le temps à Soumaoro d'attaquer Tabon.

Soundjata fut intraitable. Les ordres furent lancés, les tam-tams de guerre commencèrent à résonner. Sur son superbe cheval Soundjata caracolait devant ses troupes. Il confia l'arrière-garde, composée d'une partie de la cavalerie de Wagadou, à son jeune frère Manding Bory. Ayant tiré son sabre il s'élança le premier en poussant son cri de guerre.

Les Sossos furent surpris de cette attaque soudaine. Tous croyaient que la bataille était pour le lendemain. L'éclair traverse le ciel moins rapidement, la foudre terrorise moins, la crue surprend moins que Djata ne fondit sur Sosso-Balla et ses forgerons. En un instant le fils de Sogolon était au milieu des Sossos tel un lion dans une bergerie. Les Sossos meurtris sous les sabots de son fougueux coursier hurlaient. Quand il se tournait à droite les forgerons de Soumaoro tombaient par dizaines, quand il se tournait à gauche son sabre faisait tomber les têtes comme lorsqu'on secoue un arbre aux fruits mûrs. Les cavaliers de Mema faisaient un carnage affreux, les longues lances pénétraient dans les chairs comme un couteau qu'on enfonce dans une papaye. Fonçant toujours en avant, Djata cherchait Sosso-Balla. Il l'aperçut, et tel un lion il s'élança vers le fils de Soumaoro le sabre levé ; son bras s'abattit mais à ce moment un guerrier Sosso s'était interposé entre Djata et Sosso-Balla ; il fut fendu en deux comme une calebasse. Sosso-Balla n'attendit pas et disparut au milieu de ses forgerons. Voyant leur chef en fuite, les Sossos lâchèrent pied et ce fut une terrible débandade. Avant que le soleil ne disparaisse derrière les montagnes, il ne restait que Djata et ses hommes dans la vallée. Manding Bory, qui surveillait les hommes perchés sur les hauteurs, voyant que son frère avait l'avantage, lança quelques cavaliers à travers les monts pour déloger les Sossos. On poursuivit les Sossos jusqu'à la nuit tombante ; plusieurs d'entre eux furent faits prisonniers.

Tabon Wana arriva trop tard, la victoire était déjà au fils de Sogolon. La rencontre des deux armées amies fut l'occasion d'un grand tam-tam nocturne dans la vallée même où les Sossos avaient été défaits. Tabon Wana Fran Kamara fit apporter beaucoup de nourriture à l'armée de Djata. On dansa toute la nuit et au point du jour les vainqueurs entrèrent dans Tabon l'inexpugnable sous les acclamations des femmes montées sur les remparts.

La nouvelle de la bataille de Tabon se répandit dans les plaines du Manding à la manière d'une traînée de poudre qui prend feu. On savait que Soumaoro n'était pas à la bataille, mais que ses troupes aient reculé devant Soundjata. Cela suffit pour donner espoir à tous les peuples du Manding. Soumaoro comprit qu'il fallait désormais compter avec ce jeune homme. Il avait appris les prophéties du Manding, mais il était encore trop confiant. Quand Sosso Balla revint avec ce qu'il avait pu sauver à Tabon il dit à son père :
– Père, il est pire qu'un lion, rien ne peut s'opposer à lui.
– Tais-toi, fils de malheur, avait dit Soumaoro, tu trembles devant un garçon de ton âge !
Cependant les paroles de Balla impressionnèrent beaucoup Soumaoro. Il décida de marcher sur Tabon avec le plus gros de ses forces.

Le fils de Sogolon avait déjà arrêté ses plans: battre Soumaoro, détruire Sosso et rentrer triomphalement à Niani. Il disposait maintenant de cinq corps d'armée : la cavalerie et les fantassins de Mema, ceux de Wagadou et les trois tribus de l'armée de Tabon Wana-Fran Kamara. Il fallait au plus vite passer à l'offensive.

Soumaoro vint au-devant de Soundjata. La rencontre eut lieu à Negueboria dans le Bouré. Comme à son habitude, le fils de Sogolon voulut aussitôt livrer bataille. Soumaoro pensait attirer Soundjata dans la plaine, mais Djata ne lui en laissa pas le loisir. Obligé de livrer bataille, le roi de Sosso disposa ses hommes en travers de la vallée exiguë de Negueboria, les ailes de son armée occupant les pentes. Soundjata adopta une disposition très originale, il forma un carré très serré avec, en première ligne, toute la cavalerie ; les archers de Wagadou et de Tabon étaient placés à l'arrière. Soumaoro était sur l'une des collines dominant la vallée ; on le remarquait à sa haute taille et à son casque hérissé de cornes ; sous un soleil accablant, les trompettes sonnèrent, de part et d'autre les tam-tams, les bolons 1 retentirent, le courage entra dans le coeur des Sofas. Au pas de course Djata chargea et la vallée disparut bientôt dans un nuage de poussière rouge soulevé par les milliers de pieds et de sabots ; sans céder d'un pas les forgerons de Soumaoro arrêtèrent la vague.

Comme étranger à la bataille, Soumaoro Kanté, du haut de sa colline, regardait. Soundjata et le roi de Tabon frappaient de grands coups on remarquait Djata de loin à son turban blanc et Soumaoro pouvait voir la brèche qu'il ouvrait au milieu de ses troupes. Le centre était sur le point de céder sous la pression écrasante de Djata, Soumaoro fit un signe et, des collines, les forgerons fondirent vers le fond de la vallée pour envelopper Soundjata. Alors, sans que Djata en plein lutte donnât le moindre ordre, le carré s'étira, s'étira en longueur et se transforma en un grand rectangle. Tout avait été prévu, le mouvement fut si rapide que les hommes de Soumaoro arrêtés dans leur course folle ne purent se servir de leurs armes. A l'arrière de Djata, les archers de Wagadou et ceux de Tabon, genoux à terre, lançaient au ciel des flèches qui retombaient drues, telle une pluie de fer, sur les rangs de Soumaoro. Comme un morceau de caoutchouc qu'on tire, la ligne de Djata montait à l'assaut des collines. Djata aperçut Sosso-Balla et fonça, mais celui-ci se déroba et les guerriers du fils du buffle poussèrent un hourrah de triomphe. Soumaoro accourut : sa présence au centre ranima le courage des Sossos. Soundjata l'aperçut, il voulait s'ouvrir un passage jusqu'à lui ; il frappait à droite, frappait à gauche, piétinait les sabots meurtriers de son « Dafféké » 2 s'enfonçaient dans les poitrines des Sossos. Soumaoro était maintenant à portée de sa lance. Soundjata fit cabrer son cheval et lança son arme ; elle partit en sifflant, et la lance rebondit sur la poitrine de Soumaoro comme sur un roc et tomba. Le fils de Sogolon tendit son arc, d'un geste Soumaoro attrapa la flèche au vol et la montra à Soundjata comme pour dire :
– Regarde, je suis invulnérable.
Furieux, Djata arracha sa lance et tête baissée il fonça vers Soumaoro, mais en levant le bras pour frapper son ennemi, il s'aperçut que Soumaoro avait disparu. Manding Bory qui était à ses côtés lui dit en montrant la colline :
– Regarde, frère.
Soundjata vit, sur la colline, Soumaoro dressé sur son cheval à la robe noire. Comment avait-il fait, lui qui n'était qu'à deux pas de Soundjata, par quelle puissance s'était-il fait transporter sur la colline ! Le fils de Sogolon s'arrêta de combattre pour regarder le roi de Sosso. Le soleil était déjà très bas, les forgerons de Soumaoro lâchèrent pied sans que Djata donnât l'ordre de poursuivre l'ennemi. Soudain Soumaoro disparut.

Comment vaincre un homme capable de disparaître et de réapparaître où et quand il le veut ! Comment toucher un homme invulnérable au fer ! Telles étaient les questions que le fils de Sogolon se posait. On lui avait raconté beaucoup de choses sur Sosso-Soumaoro, mais il avait accordé peu de crédit à tant de racontars. Ne disait-on pas que le roi de Sosso pouvait prendre soixante-neuf formes différentes pour échapper à ses ennemis : il pouvait, selon certains, se transformer en mouche en pleine bataille et venir taquiner son adversaires, il pouvait se fondre avec le vent quand ses ennemis le cernaient de trop près... et tant d'autres.

La bataille de Negueboria montra à Djata, s'il en était besoin, que pour vaincre le roi de Sosso il fallait d'autres armes.

Le soir de Negueboria, Djata était maître de la place, mais il était sombre. Il donna l'ordre de dresser le camp. Il s'éloigna du champ de bataille rempli des cris douloureux des blessés. Manding Bory et Tabon le suivirent des yeux. Il se dirigeait vers la colline où il avait vu Soumaoro après la miraculeuse disparition de celui-ci au beau milieu de ses troupes. Du haut de la colline il regarda s'éloigner dans un nuage de poussière la masse compacte des forgerons de Soumaoro.

– Comment m'a-t-il échappé, pourquoi ni ma lance, ni ma flèche ne l'ont-elles blessé ? se demandait-il. Quel est le génie protecteur de Soumaoro, quel est le mystère de sa puissance ?

Il descendit de son cheval, ramassa un peu de la terre que le cheval de Soumaoro avait foulée, déjà la nuit était complète, le village de Negueboria n'était pas loin, et les Djallonkés sortirent en foule pour saluer Soundjata et ses hommes. Les feux étaient déjà allumés dans les campa et les soldats commençaient à préparer le repas ; mais quelle ne fut pas leur joie lorsqu'ils aperçurent la longue procession des filles de Negueboria portant sur la tête d'énormes calebasses de riz. Tous les sofas reprirent en choeur la chanson des jeunes filles. Le chef du village et les notables suivaient derrière. Djata descendit de sa colline et reçut le chef Djallonké de Negueboria, c'était un vassal de Tabon Wana. Pour les sofas la journée avait été une victoire puisque Soumaoro s'était enfui ; les tam-tams de guerre devinrent des tam-tams de joie. Djata laissa ses hommes fêter ce qu'ils appelaient une victoire. Il resta seul sous sa tente : dans la vie de chaque homme il y a un moment où le doute s'installe, l'homme s'interroge sur sa destinée, mais ce soir ce n'était pas encore le doute qui assaillait Djata. Il pensait plutôt aux puissances à mettre en oeuvre pour atteindre Sosso Soumaoro. Il ne dormit pas de la nuit. Au point du jour on leva le camp. En route, des paysans apprirent à Djata que Soumaoro et ses hommes allaient à pas forcés. Djata fit marcher ses hommes sans relâche et le soir il fit arrêter l'armée pour prendre un peu de nourriture et de repos. C'était près du village de Kankigné. Les hommes dressèrent le camp au milieu de la plaine tandis que des gardes étaient placés sur les hauteurs. Comme d'habitude les hommes se groupèrent par tribus et s'affairèrent à la préparation de leur nourriture. La tente de Soundjata était dressée au milieu du camp, entourée par les huttes de fortune rapidement construites par les cavaliers de Mema.

Mais soudain on entendit le son des cors d'alerte. Les hommes eurent à peine le temps de prendre leurs armes que le camp était encerclé par les ennemis qui surgissaient des ténèbres. Les hommes de Mema étaient habitués à ces attaques-surprises, au camp, ils ne dessellaient jamais leurs chevaux. Chaque groupe ethnique devait se défendre, car le camp ne formait pas un bloc. Les ennemis pullulaient comme des sauterelles. Djata et les cavaliers de Mema n'ayant pu être encerclés se portèrent au secours de Tabon Wana qui semblait écrasé sous le nombre dans le nuit noire. Dieu seul sait comment les hommes se comportèrent. Le fils de Sogolon brisa l'étau qui étouffait Tabon Wana. Les archers de Wagadou s'étaient vite ressaisis ; ils lancèrent au ciel des torches et des flèches enflammées qui retombaient parmi les ennemis. Ce fut soudain une panique, les tisons brûlants s'écrasaient sur le dos nu des Sofas de Soumaoro, des cris de douleur emplirent le ciel et les Sossos commencèrent une retraite précipitée tandis que la cavalerie les taillait en pièces. Les Sossos accablés s'enfuirent, abandonnant encore beaucoup de captifs aux mains des hommes de Sogolon-Djata. Laissant à Tabon le soin de regrouper les hommes, celui-ci pourchassa l'ennemi avec sa cavalerie jusqu'au-delà du village de Kankigné. Quand il revint la lutte était terminée, l'attaque nocturne des Sossos avait causé plus de frayeur que de dégâts réels. Près de la tente de Tabon Wana on trouva par terre plusieurs crânes fendus. Le roi de Tabon ne frappait jamais un homme deux fois. La bataille de Kankigné ne fut pas une grande victoire, mais elle découragea les Sossos ; cependant la peur avait été grande dans les rangs de Djata. C'est pourquoi les griots chantent:

Kankigné Tabé bara diougouya 3.

Notes
1. Bolons. Le bolon est un instrument à cordes semblable au Kora mais ne comportant que 3 cordes alors que le Kora en compte 27. La musique de bolon est une musique de guerre alors que le Kora est un instrument pour musique de chambre.
2. « Dafféké ». Nom emphatique pour désigner un beau coursier.
3. Kankigné. La tradition du Dioma présente la bataille de Kankigné comme une demi-défaite de Soundjata
Kankigné Tabébara djougonya.
Djan wa bara bogna mayadi.

Ce qui veut dire: « La bataille de Kankigné fut terrible. Les hommes y furent moins dignes que des esclaves. »


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